Maryam Madjidi

Critique
L'avis du Petit Bulletin

Pour que je m'aime encore

(Le Nouvel Attila, 2021)

Une tranche de vie avec une confiture de sensibilité et de simplicité

De son enfance dans les quartiers populaires à sa vie d’adulte, la narratrice nous raconte ses peines et ses joies. On a l’impression de confidence tout au long du livre, comme si une amie nous écrivait une longue lettre. On sent cette narratrice se chercher, penser, se trouver puis se remettre en question. Les sujets peuvent parler aux jeunes, plus particulièrement aux filles : les complexes tout au long d’une scolarité, dus aux critères de beauté occidentaux, l’intégration des immigrés dans la société française, le sentiment d’être différent. Le vocabulaire familier du livre, dérangeant pour certains, permet, au contraire, de percevoir qu’elle n’a plus honte de ses problèmes. Ce livre peut aider des gens dans le même cas et faire du bien.

Classe de seconde, Lycée Cibeins, Misérieux (01)
Embarquement immédiat

Maryam Madjidi nous raconte son adolescence dans la cité de Drancy jusqu'au jour où elle intègre hypokhâgne à Paris grâce aux quotas. Maryam est une Iranienne au teint mat, aux cheveux noirs et bouclés impossible à coiffer. On la surnomme « washing machine ». Des sourcils décrits comme des barrettes de shit. Elle voudrait échapper aux critiques quotidiennes mais elle n'y parvient pas. Elle nous présente les autres comme des guerriers : les vaincus, les vainqueurs et les vaincus devenus fous. Ceux qui lui font peur et à qui elle ne veut vraiment pas ressembler. Elle a un besoin obsessionnel de s'intégrer, ce qui la pousse à vouloir à tout prix être prise en khâgne. Elle a perdu la bataille, mais pas la guerre contre le système scolaire et la société compétitive.

Classe de terminale, Lycée hôtelier Lesdiguières, Grenoble (38)

Nous suivons dans ce voyage émotionnel les doutes d’une adolescente luttant contre tous et contre elle-même. Arrivée à 6 ans à Drancy, cette jeune iranienne nous partage honnêtement son combat contre son corps, sa classe sociale et son identité d’immigrée. Nous, lecteurs, pouvons nous identifier à ce personnage anonyme et reconnaître parmi ses expériences des situations déjà vécues. Derrière un style fluide et accessible, Maryam Madjidi questionne les inégalités sociétales. Elle nous expose des problèmes graves d’une plume naïve, légère et humoristique grâce au recul qu’elle a acquis. Ses portraits deviennent ainsi vivants et d’autant plus marquants, comme celui de M. Letard qui portait toujours la même chemise. Malgré son parcours ombrageux, la lumière de l’autrice finira-t-elle par la réconcilier avec elle-même ?

Classe de première générale, Lycée La Martinière Diderot, Lyon 1er (69)

Biographies

Classe de seconde, Lycée Cibeins, Misérieux (01)

Commencez par une naissance le 9 août 1980
Dans une famille d'Iraniens.
Une Iranienne, dans un plat de chêne.
Prenez un peu de diversité
Une touche de sensibilité.
Beaucoup d’amour qui court.
Du talent, idéalement.
Une pincée de voyages
Et beaucoup de paysages.
Elle est partie à Drancy puis à Paris,
Pour s’installer quelques années en Turquie.
Avant de revenir en France,
Tout sourire et avec prestance.
Mélangez le tout dans un pavillon vieux,
En banlieue, mais chaleureux.
Puis laissez reposer
Quelques années.
Cuire à six ans,
D’enseignement,
Et vous trouverez une écrivaine,
Sans aucune haine,
Ainsi qu’une enseignante,
Des plus brillantes,
En français langue étrangère
Qu’elle enseigne à ses congénères.

(Partie 1) Terminale 3, Lycée Hôtelier Lesdiguières, Grenoble, Isère (38)

(Partie 2) Terminale 3, Lycée Hôtelier Lesdiguières, Grenoble, Isère (38)

Première, Lycée La Martinière Diderot, Lyon, Rhône (69)

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