Se mettre autour d’une table, est-ce pour manger?

Ceci est un article publié par Terminale Littéraire du Lycée Claude Lebois / Lycée Claude Lebois / Saint-Chamond

Projet : Le bureau des idées


Salade aux crevettes et citron vert

Manger avec les doigts est-ce naturel ? Manger avec une fourchette est-ce culturel ?

On appelle « barbare ce qui n’est pas de son usage »!

Chaque culture a sa manière de faire société autour d’une table !

Pour se nourrir, plus de 3,5 millions de personnes utilisent leur mains,  pour autant , c’est culturel! La main gauche est dans de nombreuses traditions considérée comme impures frappée d’un tabou.   Ailleurs,  on peut aussi s’aider d’un féculent ou d’un morceau de pain.

Quant à la fourchette, elle s’est juste imposée avec la mondialisation . Toutes les cultures n’y voient pas un symbole de raffinement !

Pour les chinois, les fourchettes sont réservées aux enfants ou aux touristes. Quand au couteau, il reste souvent dans la cuisine !

Cette diversité est une richesse.

Voulons nous  manger des hamburgers synthétiques issus des biotechnologies ou sommes nous prêts à expérimenter plus de mixité alimentaire,  ?

 

Dans son Atlas de l’alimentation, Gilles Fumey et  Pierre Raffard  montrent que l’alimentation est un « fait total » porteur de traditions , d’interdits, d’échanges . Elle est soumise aux évolutions et à  la mondialisation qui uniformise les cultures mais ce n’est pas désespéré . Il faut selon lui un nouveau paradigme pour conserver à la fois la biodiversité , les savoirs  faire, nourrir toute l’humanité et rester maître de son alimentation.

 Le plat qu’on met sur la table, c’est aussi  ce qui ramène à l’enfance et au pays qu’on a quitté. Une recette c’est ce qui fait resurgir  le souvenir vivant du passé ( comme la petite madeleine de Proust) . En plus c’est aussi l’occasion d’avoir quelque chose à offrir au pays d’accueil. Manger un bon plat est aussi un peu une langue universelle. Dans son ouvrage « la cuisine de l’exil  » Stéphanie  Scharwtzbrod en est convaincue. Elle recueille des témoignages de personnes ayant vécu un exil et qui ont ramené des recettes « emblématiques »

Salade aux crevettes et citron vert
Une recette du livre la cuisine de l’exil

Mais qui a dit qu’on ne se mettait à table que pour manger?

Ce qui nous réunit le plus souvent c’est le  repas de famille, considéré comme lieu de ralliement.

Il est organisé lui aussi comme une société avec ses rites  ! Les grands d’un côté , les petits de l’autre…Les célibataires sont à la table des enfants, comme un rejet alors que les animaux sont parfois invités à la table ! Il fonctionne souvent comme un brainstorming ! c’est aussi l’occasion d’ y annoncer les bonnes et mauvaises nouvelles divorce , décès, licenciement… ou on lève le secret( coming-out) sur son homosexualité. C’est le lieu de disputes sur des questions comme le choix du prénom des enfants !

Un repas  peut aussi être aussi  une réunion « déguisée », le repas d’affaires, où on va négocier des contrats là aussi c’est très codifié et relève de l’art .  Et si vous ne voulez pas faire chou blanc il faut avoir le bon protocole.

Se mettre  autour d’une table , on le fait aussi pour discuter politique mais aussi d’amour.

Autour d’une table, on n’y est pas seulement pour manger, on peut y parler de tous les sujets et de l’amour.

  Dans « Le Banquet », Platon met en scène un repas où on pose sur la table le sujet de l’amour 

Enfin autour d’une table on s’y met aussi pour travailler !

La simple disposition d’une table peut avoir une importance cruciale pour motiver au travail, comme dans les open -space ou dans les flexing classes.  La classe de TL est reconnue comme une classe un peu bavarde, elle fait l’expérimentation de 3 dispositions, en tables séparées , ilots, en U  pour améliorer la relation entre l’enseignant et les élèves ou les élèves entre eux( travail collaboratif)  .

On ne se réunit  donc pas seulement autour d’une table pour manger mais pour faire société.

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One thought on “Se mettre autour d’une table, est-ce pour manger?”

  • Chers élèves du lycée Claude Lebois,

    Bravo pour cet article !
    Nous l’avons transmis à Stéphanie Scharwtzbrod et voici sa réponse.

    Bonne lecture et à bientôt !

    « Chers amis lycéens,

    Merci pour votre texte que j’ai trouvé vraiment très intéressant. Voilà ce qu’il m’inspire :
    La manière de manger la plus naturelle est probablement celle qui consiste à manger avec ses doigts, puisque c’est celle que nous avons tous à peu près expérimentée quand nous étions enfants….. Et pourtant, en France, de par notre culture, on mange avec des fourchettes et des couteaux et beaucoup d’entre nous, avons oublié que nous aimions manger avec les doigts, bébé… Mais dans certains pays, on mange avec les doigts, c’est naturel et culturel et manger autrement serait assez saugrenu….
    On s’assied autour d’une table pour partager un repas ensemble, mais aussi, pour travailler… Dans bien des familles, les cahiers d’école ou les ordinateurs des plus grands précèdent les assiettes et les couverts du déjeuner ou du diner, sur la table de la cuisine. Quand je rentrais de l’école, je retrouvais toujours ma mère dans la cuisine. Soit, elle préparait le repas, soit elle écrivait ses articles sur une machine à écrire sur la table de la cuisine. Pour moi, qui suis comédienne, il existe toujours un moment dans la plupart des répétions d’un spectacle où l’on fait ce que l’on nomme « le travail à la table ». Toute l’équipe, acteur, metteur en scène, scénographe, costumier, éclairagiste, est assise autour de grandes tables installées côte à côte, et tente de décortiquer le texte pour tenter de comprendre ce que l’auteur a voulu raconter et ce que nous-même avons envie de faire entendre….
    Mais il me semble qu’il y a une grande oubliée dans votre texte, c’est la gourmandise….. Les odeurs, les saveurs qui font qu’un repas peut être particulièrement raté ou réussi….. Notamment ces saveurs qui reviennent régulièrement dans chaque famille et que chacun aime retrouver ou partager, qui font que cette table devient un moment de plaisir partagé. Quand je vais manger quelque part, je me réjouis de découvrir de nouvelles saveurs, je suis toujours très curieuse de ce que je vais découvrir, parfois déçue, souvent ravie. »

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