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Résumé chapitre 4 : l’héritage contre le mérite

Cette publication est une ressource concernant les recherches sur le thème lié Démocratie, forces en présence. Grand entretien avec Pierre Rosanvallon - Chose publique 2018

                  L’héritage contre le mérite :

Introduction :

PRBLM : Où la répartition des richesses et la richesse elle-même prennent-elles  leurs racines ?

Thomas Piketty a étudié l’évolution du partage entre richesse héritée et richesse produite.

Dans notre pays, les patrimoines immobiliers, financiers représentaient près d’1/4 de la richesse transmise par voie d’héritage du revenu national entre 1820-1910, ensuite cette part a diminué jusqu’en 1950, pour progresser à nouveau et atteindre les 15% en 2010.

La théorie :

  • Les variations des richesses dépendent des évolutions de la relation entre le rendement du capital et le rendement du taux de croissance.

Le rendement du capital est toujours supérieur au taux de croissance sauf dans les périodes de forte croissance. (Qui conduisent à la réalisation de l’inverse).

Les fondements de nos sociétés à Valeurs méritocratiques (idéal qui a inspiré les fondateurs de la 3e République et fut aussi un principe de la révolution française) menacées par la masse croissante/importante des patrimoines. La démocratie serait donc en péril.

 

Fractures d’hier et d’aujourd’hui.

PRBLM : Quelles sont les principales lignes de clivage au sein de la population ?

Il y a 50/60 ans, la population connaissait des distinctions/ désignait des clivages entre :

-Riches, pauvres

-Hommes, femmes

-Instruits, non-diplômés

-Citadins, ruraux…

Nous pouvons conclure qu’à la fin des 30 Glorieuses, de fortes inégalités sociales se sont présentées en France notamment. Aujourd’hui, certains clivages persistent encore comme le niveau d’instruction, la richesse, la différence entre les hommes et les femmes, ville campagne (cause de l’urbanisation) et d’autres clivages se sont estompés comme le taux d’activité, la réussite scolaire entre filles et garçons, d’un autre coté de nouvelles lignes de clivages se sont également présentées comme le logement, l’âge, origine, ethnie etc.

Logement : priorité aux riches et aux vieux.

PRBLM : En quoi le logement manifeste le poids de l’héritage le plus important ?

L’habitat a permis de différencier les classes moyennes des classes populaires :

Les ménages les plus aisés sont plus prioritaires, en revanche, les moins aisés sont généralement locataires et déclarent appartenir aux « catégories défavorisées » ; « classe populaire » etc. Plus les ménages s’appauvrissent, moins ils ont de chances de devenir propriétaires. En 20 ans, le logement est devenu dans l’ensemble du pays le poste de dépense principal en dépassant celui de l’alimentation car il est devenu de 1980 à 2005 en France et en Angleterre le 1er poste de dépense. L’île de France est la région où la crise du logement est la plus aiguë.

Fanny Bugeja a étudié l’évolution consacrée aux dépenses de logement en France & en Angleterre (20ème siècle)

En France contrairement à l’Angleterre :

  • « Pression corporatiste ».
  • Centralité des études.
  • Extrème valorisation du diplôme tout au long de la vie.

En Angleterre contrairement à la France :

  • « Modèle libéral britannique ».
  • Emancipation le plus tôt possible des jeunes qui sont tournés vers l’emploi

à Visée/ But/ Objectif : Rompre la dépendance vis-à-vis de l’Etat et de la famille.

En 2005, 80% des moins de 25ans étaient locataires, ceci dit les générations antérieures ont connu le contraire.  Les nouvelles générations, nées après 1975, s’orientent vers des locations privées. La politique de logement francaise s’inscrit dans une logique patrimoniale. Les jeunes d’aujourd’hui sont en fait, plus qu’hier, des enfants de propriétaires (priorité aux riches et aux vieux). La richesse héritée se manifeste directement sous forme matérielle (héritage monétaire, immobiliers…).

A diplôme égal, destinées égales.

Pour l’auteur, le principe méritocratique est au cœur du système éducatif français. Cependant, il ne le considère pas comme égalitaire : en effet, il explique que la situation socioculturelle des parents a un impact considérable sur les écarts de réussite scolaire entre les enfants. Il y a donc là une inégalité car, du fait des inégalités socioculturelles entres les familles, une grandes partie de la réussite scolaire s’effectue « à la maison ». De ce fait, les familles originellement plus éduquées, formées… fournissent à leurs enfants un meilleur milieu pour étudier. Cette inégalité serait accentuée par l’abolition de la carte scolaire, qui favoriserait un « un entre-soi scolaire ».

Ainsi, à diplôme égal, les enfants ayant des parents cadres, chefs d’entreprise, exerçant une profession libérale… ont accès à de meilleures carrières que les enfants ayant des parents employés, ouvriers… De plus, les enfants issus de familles aisées accèdent à de meilleures écoles, car ils y sont inconsciemment poussés par le contexte familial, et reproduisent souvent le parcours de formation de leurs parents, ce qui constitue une inégalité supplémentaire au sein même du système méritocratique français, qui se veut pourtant égalitaire.

 

Dépendance familiale contre autonomie.

L’auteur considère qu’auparavant, avant les événements de mai 1968, les personnes âgées disposaient de faibles ressources, vivaient en mauvaise santé, et avaient ainsi une relativement faible espérance de vie. Aujourd’hui, la situation des personnes âgées s’est améliorée, mais celle des jeunes, au contraire, s’est détériorée : en effet, la moitié des salariés en CDD, stage ou apprentissage a moins de 29 ans, et plus de la moitié des personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France ont moins de 35 ans.

Les jeunes, de plus, quittent le domicile familial de plus en plus tard, et la dépendance financière à la famille augmente, même après le départ de l’enfant : 61 % des frais de logement des étudiants sont encore pris en charge par les parents. Selon Christian Baudelot, « la jeunesse a servi de variable d’ajustement au nouvel ordre économique et social ».

 

Sans famille point de salut.

Le rôle laissé à la jeunesse par la société est, pour l’auteur, un indicateur de la confiance de cette dernière dans l’avenir, et reflète son esprit d’innovation. Or, aujourd’hui, les jeunes sont mieux formés que leurs parents, mais sont davantage privés d’emplois stables. Pour M.Baudelot, le recours à la famille est donc une régression, et le refus d’ouverture à la diversité sociale et culturelle  constaté en France privilégie le passé.

Ce refus d’ouverture, cependant, semble être propre à la France : en effet, l’auteur considère que d’autres pays européens, comme l’Angleterre ou l’Allemagne n’ostracisent pas leur jeunesse, en ne fondant pas les distinctions économiques, sociales… sur l’âge.

Ainsi la France, pour Christian Baudelot, risque de devenir une société de rentiers.

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