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Pour ou contre le 3ème genre ?
Cette publication est une ressource concernant les recherches sur le thème lié La société est-elle toujours en avance sur son droit ? Grand entretien Christiane Taubira - Chose publique 2018
La définition de l’identité par le genre ?
Le traditionnel schéma homme-femme n’est pas une réalité pour tout le monde lorsqu’il s’agit de se définir une identité. Les intersexués, par exemple, présentent un mélange des caractères sexuels mâles et femelles. Les hermaphrodites, eux, disposent d’organes sexuels féminins et masculins fonctionnels. Les transgenres sont nés hommes et se sentent femmes, ou l’inverse.
En France, tout individu doit être rattaché, dans les trois jours suivants la naissance, à l’un des deux sexes existants : masculin ou féminin. Pourtant, l’identité administrative de nombreuses personnes ne reflète pas leur identité réelle.
Qu’implique l’inscription « sexe neutre » sur des papiers d’identité ?
Dans un article publié dans Libération en mars 2017, on peut lire : « S’il est inscrit sexe neutre ou intersexe sur l’acte de naissance, cette mention sera aussi présente via le numéro de sécurité sociale et apparaîtra sur les papiers d’identité. Il y a un risque de stigmatisation ».
Si la catégorie homme-femme est déjà répressive, alors une troisième serait plus répressive encore. Il s’agit de persister dans la classification des individus et de procéder à une épuration des deux premiers sexes, qui se retrouveraient alors constitués de « vrais » hommes et de « vraies » femmes. La reconnaissance d’un troisième sexe créerait alors une sous-catégorie de citoyens.
Un respect des droits humains
Les promoteurs du sexe neutre invoquent l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, selon lequel « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». C’est de ce principe de respect de la vie privée que découle la liberté d’appartenance sexuelle. Les opérations chirurgicales effectuées sur les bébés intersexués afin de les faire « entrer dans une catégorie » seraient donc une atteinte aux droits fondamentaux des individus. Une atteinte à l’intégrité physique.
Dans un article publié dans Libération en octobre 2015, Philippe Reigné, chercheur au Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise), rappelle que la société tente de faire entrer les enfants intersexués dans des cases dès le 19ème siècle. Et cela « par des traitements hormonaux ou par de la chirurgie, en supprimant un micropénis et en pratiquant une vaginoplastie ». Dans les années 60-70, les opérations de « réattribution de sexe se perfectionnent et se développent », les parents étant invités à choisir arbitrairement et rapidement un sexe à leur enfant.
En conclusion, à reconnaissance d’un troisième sexe viendrait pallier le manque de reconnaissance des personnes ne rentrant ni dans la catégorie femme, ni dans la catégorie homme. Le sexe, une question sensible qui touche à l’intimité même des individus.
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