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Les formes quotidiennes de l’homophobie

Cette publication est un article concernant les recherches sur le thème lié La société est-elle toujours en avance sur son droit ? Grand entretien Christiane Taubira - Chose publique 2018

Malgré l’acceptation légale de l’homosexualité en France, de nombreuses persécutions et injustices persistent au sein de la société. Le terme homophobie ne définie pas seulement un comportement méprisant et marginalisant envers des personnes homosexuelles. D’après Frédérique Gal, président du Refuge dans le travail social auprès des personnes victimes d’homophobie, il existe différents types d’homophobie. L’homophobie courante qui passe inaperçue est un sentiment visant à stigmatiser les homosexuels comme étant marginaux et inférieurs. Elle se retrouve dans la vie de tous les jours, elle est dite involontaire, elle repose sur les non-dits, ce n’est pas une agression physique ou verbale mais une stigmatisation négative et perpétuelle d’un comportement sexuel qui n’est ramené qu’à cela. Il existe également l’homophobie intériorisée : il s’agit d’une personne qui n’accepte pas sa propre homosexualité et s’identifie dès lors à une image négative dévalorisante, qui est confirmée par le rejet des proches, de la société, de la morale et de la religion.

Nous pouvons nous demander quelle place prend l’homophobie dans la vie quotidienne des homosexuels de notre société.

          L’homosexualité au sein de la religion
Le regard des religions face à l’homosexualité varie en fonction des époques. Historiquement, plusieurs religions portent un regard négatif sur l’homosexualité, voire la condamnent. C’est généralement le cas de l’islam, du christianisme et du judaïsme. Les personnes homosexuelles ont subi et subissent encore des discriminations, voire des persécutions, de la part d’autorités  religieuses à partir de motifs religieux. Mais en réalité, il existe une apparition de cette question de l’homosexualité dans les textes religieux au même titre que la dénonciation du divorce ; en outre, il s’agit exactement de l’interdiction de l’acte de sodomie :
« Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination », Lévitique 18:22.

          L’homophobie au sein de la famille
Le coming-out se fait en premier lieu dans le cercle familial. Si le cercle familial semble être un lieu rassurant, il peut s’avérer être le premier rejet et crée une exclusion, puisque celui-ci ne correspond pas aux « attentes » de sa famille (culte de la virilité et de la filiation). Les parents ont du mal à accepter car, selon eux, ils doivent faire face à une désillusion comme les petits enfants et le mariage religieux. En effet, en 2008, SOS homophobie avait reçu 11 % de plaintes concernant des insultes et des agressions provenant du cercle familial et ce chiffre continue d’augmenter. Pourtant, grâce aux lois, le mariage et la filiation sont désormais possibles mais ils ne sont pas encore perçus comme une « norme ». Pire encore, il y a les stéréotypes qui posent problème comme le regard des autres. Avoir un fils efféminé est un déshonneur pour certaines familles et ne correspond pas non plus à la norme traditionnelle du schéma « hétéronormé ». Le rejet familial exprime le rejet d’une sexualité mais surtout d’une personne, d’un enfant, d’un frère ou d’une sœur. Le rejet crée la solitude et de grave souffrances qui mènent bien souvent à des conduites à risques. Dans un rapport publié en 2014, par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) 67% des jeunes de la communauté LGBT ont déjà pensé au suicide et 34% sont passés à l’acte. Aujourd’hui les jeunes homosexuels se suicident 4 fois plus que les jeunes hétérosexuels.

          L’homosexualité de l’école jusqu’au monde du travail
L’homosexualité peut se découvrir très jeune. Un adolescent ou un enfant passe cette seconde étape de l’acceptation durant sa scolarité. Il peut faire face à des moqueries ou encore du harcèlement, l’homosexualité est un sujet tabou dont on ne parle pas ou peu dans les écoles. Pourtant c’est un moment clé, les camarades d’écoles sont les premiers destinataires des confidences amoureuses donc les premiers témoins mais aussi les premiers juges tant positifs que négatifs. À travers la découverte de l’autre et les changements corporels, ces chamboulements sont influencés par la norme « hétéronormée » qu’ils connaissent. Ainsi que la volonté d’adhérer à un groupe créé un comportement d’exclusion envers ce qui est différent. L’homophobie scolaire est le reflet de notre société hypersexualisée et sexiste. À l’âge adulte une personne homosexuelle passe en général par la troisième étape : le coming-out au sein du travail. Se faire accepter dans un domaine professionnel peut être délicat et ravageur. D’autant plus que le risque est élevé de se faire discriminer par un employeur. Dans la vie professionnelle, l’homosexualité peut mener officieusement à un refus d’embauche ou une exclusion au sein de l’équipe, cela crée un malaise permanent. Selon une étude réalisée en 2011 par l’association L’autre cercle : 20 % de personnes homosexuelles considèrent que le climat dans leur entreprise leurs est hostile, 67% ne souhaitent pas être visibles par peur de conséquences négatives et 26 % estiment avoir été victimes ou témoins d’actes homophobes.

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L’homophobie dans la politique.
Le 17 mai 2013, la France (pays des droits de l’Homme) est devenue le 9ème pays européen et le 14ème mondial à autoriser le mariage homosexuel. Cette loi, nous la devons à l’ancienne garde des sceaux Christiane Taubira qui s’est battue ardemment pour défendre l’égalité de tous les citoyens, sans tenir compte d’une norme sexuelle basée sur une norme fondamentalement religieuse, puisque le pays est laïc.
« Je dois avouer que je suis submergée par l’émotion. J’espère être néanmoins capable de vous dire combien je suis reconnaissante au premier ministre et au président de la République de nous avoir offert la chance de conduire cette très belle réforme, de la conduire avec force, de la conduire avec la confiance constante du gouvernement ».
Cet un hymne à la tolérance qu’elle prononce, cette loi permettra peut-être l’ouverture d’esprit de la société, mais le combat n’est toujours pas fini en vue de la loi pour la PMA et la GPA, les agressions homophobes se multiplient et sont de plus en plus violentes.

 

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Drapeau LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre)

 

L’homophobie est un fléau qui poursuit ou a déjà poursuivi tous les membres de la communauté LGBT. Les répressions homophobes peuvent se produire à n’importe quel âge et dans n’importe quel cadre social qu’il soit privé ou publique. Les membres de la communauté LGBT savent et doivent ainsi se préparer dans l’angoisse constante d’une agression prochaine.

Pour écrire cet article nous nous sommes aidé des sources suivantes : Presse / radio / TV / site d’information

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