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Les flux migratoires vers la France

Cette publication est une ressource concernant les recherches sur le thème lié Ce que la question migratoire fait à la démocratie - Chose publique 2018

Première partie , 1870 – 1927

Histoire d’une nation: Le pays où l’on arrive

 

Une France des campagnes

En 1820, à l’aube de la première révolution industrielle, il n’existe pas de véritable identité française, le pays n’était pas unifié linguistiquement. En effet, bien que les enfants apprennent le français à l’école, ils utilisent toujours leurs patois avec leurs parents dans le milieu familial. Pour unir la France, les républicains mettent en place le service militaire et l’école obligatoire et laïque.

Pendant la première révolution industrielle, avec l’essor de l’industrie et le besoin de main d’œuvre, arrivent les premiers immigrés qui viennent travailler dans les usines, les mines, etc. ce qui va créer une nouvelle géographie.

 

 

Commencement de la haine du migrant

Seulement les conservateurs les rejette, il y a une augmentation fulgurante des discriminations envers les immigrés. Des journaux satiriques font des caricatures de l’étranger. En 1894, avec l’affaire Dreyfus éclate la haine des Juifs, ils deviennent les ennemies de la patrie (montée de la xénophobie).

Grâce à la loi de 1889 sur la nationalité, les immigrées semblent s’intégrer dans la population française. En effet, les enfants nés en France acquiert de droit la nationalité        française, c’est ce qu’on appelle le droit du sol.

Une France encore divisée

Une différence de « race » va être fait entre les français et les peuples colonisés, en sachant que même être breton est considéré comme une race. Le clivage entre les français natifs et les immigrées est toujours présent.

Dans les années 1900, avec les constructions des métros parisiens et l’apparition des bals les différentes communautés se rassemblent, se côtoient et se mélangent. Par exemple dans les sous-sols de Paris, il y a une mixité de « race » .

 

L’impact de la première guerre sur l’immigration

En 1914, 52 nationalités différentes s’engagent pour défendre la France lors de la première guerre mondiale. C’est à cette période qu’apparaît les bureaux d’immigration et les cartes obligatoires d’immigré. Ainsi, la police française se mettent à contrôler l’identité des immigrés, voir si leurs papiers sont bien en règle.

Seulement, après la guerre l’État veut renvoyer les immigrés chez eux. Néanmoins, certains couples entre français et immigrés ont donné naissance à des enfants, et des mariages ont eu lieu, ce qui leurs a permis d’obtenir la nationalité française et de s’établir en France.

La France premier pays d’immigration

Une vague d’immigrés arrive de Pologne, de Russie (à cause de la révolution Bolchevik), d’Arménie (à cause du génocide effectué par les turcs) et d’Italie (à cause de la dictature de Mussolini).
Ils vont repeupler et aider à la reconstruction de la France d’après-guerre, il y a entre 1 et 3 millions d’étrangers en France.
En 1927, il y a une volonté de l’État de donner la nationalité française aux enfants d’immigrés, pour avoir « plus de français » et la naturalisation devient plus facile (3 ans au lieu de 10 pour être naturalisé).

 

Deuxième partie, 1927 – 1954

Histoire d’une nation: Des héros dans la tourmente

Intégration complète des étrangers dans le monde du travail :

En 1927, les étrangers ne représentent que 10 % de la population française ; et l’État cherche à assimiler les enfants d’étrangers en les envoyant à l’école avec les enfants de français.

En 1932, à cause de la montée du chômage, une nouvelle loi voit le jour. Elle impose des quotas d’étrangers dans les usines de tous les secteurs de l’économie, cela va créer un repli national et le chômage ne redescendra pas. Les français auront l’impression que les étrangers leur volent leur travail.

En 1934, le scandale de l’affaire Stavisky fait s’imposer l’antisémitisme et le rejet de l’étranger dans la politique. Il y a une montée de l’extrême droite qui soutient qu’il est impossible d’accueillir des étrangers à cause du chômage élevé. L’état français force les Juifs à retourner en Allemagne, on rejette les immigrés.
De plus, les immigrés ne peuvent plus exercer dans le secteur de la médecine malgré un manque de médecin et une espérance de vie très basse.

Luncher les immigrés pour protéger la France ?

En 1936, le front populaire gagne contre l’extrême droite, une grande joie s’empare alors de la France. C’est le début des congés payés, des vacances et des colonies où des enfants de nationalités différentes se côtoient et apprennent à se connaître.

      Les nationalités vont de nouveau se mélanger. Seulement, il y a une montée du fascisme en Europe avec Hitler, Mussolini, Franco…

Un grand nombre d’espagnols vont fuir leurs pays pour la France, on va les laisser séjourner dans des camps de concentration (terme officiel), de souffrance comme la plage d’Argelès. Un décret punira tout français aidant des étrangers à passer les contrôles d’identités établis par la police française.

Avec le début de la guerre en 1939, des masques à gaz sont donnés aux français, seulement. De nombreuses discriminations ont lieux au niveau de l’aide aux blessés, et les immigrés ou enfants d’immigrés n’ont pas de matériel à leur disposition. Les étrangers doivent utiliser une serviette avec du bicarbonate de soude. Avant Pétain, il y avait déjà des camps de concentration pour les ennemis politiques en France. Et les étrangers s’engagent de nouveau dans l’armée française car c’est pour eux un bon moyen de se faire naturaliser après la guerre.

 

Sous le régime de vichy

En 1940, Pétain mettra fin au droit du sol et mettra en place un programme de la France aux français. Les juifs et les métèques seront exclus, de plus ils n’auront plus le droit d’enseigner, d’avoir une entreprise, ou de travailler dans la fonction publique. Un recensement des juifs va être mis en place, ces fichiers vont ensuite servir aux allemands pour les déportations. Beaucoup de sombres événements contre les étrangers et plus particulièrement les juifs vont avoir lieu entre 40 et 45, comme la Rafle du vel’ div, le dénoncement des juifs…La France de Vichy va remettre « en place la race française » et la réexamination des naturalisés ( 15 140 personne vont être dénaturalisées).

Dans la résistance, les étrangers sont aussi utiles que les français, c’est également un bon moyen d’intégration. Au contraire la « république » les qualifient de terroristes lorsqu’ils vont faire des actions dans le cadre de la résistance.

Les africains vont combattre avec De Gaulle, et Joséphine Becker, une résistante noire sera lieutenant dans son armée de la France libre. D’autres nationalités vont prendre part aux combats contre Hitler, comme des marocains, des algériens, des italiens, etc. Les métèques vont devenir nos libérateurs à la fin de la guerre.
Lorsque De Gaulle défile dans les rues de France à la fin de la guerre, tout les français seront présents avec leurs drapeaux seulement, en Algérie les algériens, qui font encore partie des colonies française à cette époque, ont voulu défilé avec le drapeaux français et algérien. Or ils se sont fait « massacrés » car la victoire ne serait que pour les « vrais » français, les français « de souche ». On aurait pu penser que les immigrés étaient maintenant pleinement acceptés, or ce n’est pas le cas.
La France d’après guerre a de nouveau besoin de main d’œuvre étrangère, seulement il est difficile de se faire naturaliser (il faut avoir résidé au minimum 5 ans sur le sol français au lieu de 3 ans avant).
Et une fois encore, des étrangers vont se faire expulsés. En effet, beaucoup de républicain espagnol seront expulsés car soupçonnés de préparer un coup d’état qu’on nommera opération boléro paprika désignant les espagnols communistes. Ce coup d’état n’étant qu’une supposition…

 

 

1954 – 1974

Histoire d’une nation, la Gloire de nos Pères

 

LES PERES ET MERES DES GENERATIONS FUTURES

En 1954, à Paris, énormément de sans-abris immigrés mourraient de froid. Deux tiers d’entre eux étaient des immigrés algériens qui étaient venus pour tenter de se construire une nouvelle vie. L’abbé Pierre appelle à tous les citoyens de faire des dons pour sauver ces immigrés. Il reçu beaucoup de dons, mais il n’y en eut pas suffisamment pour empêcher toutes ces personnes de vivre dans le froid de la rue. Ce furent les pères et les mères qui forgèrent les générations futures.

 

L’EMPLOI DES IMMIGRES DANS LA RECONSTRUCTION DE LA FRANCE

Depuis le début des années 50, la France essaie de se relever de la guerre et entre dans une période politique, sociale et économique mouvementée. La plupart des français n’avaient pas des conditions de vie exceptionnelle : la plupart des habitations étaient dépourvues de toilettes, de douches, et d’accès à l’eau courante. Après la Seconde Guerre Mondiale, les bâtiments et la majorité des systèmes d’approvisionnement de la ville avaient été détruit, mais ce n’est pas pour autant que la France se démoralise. Il fallait redresser l’économie, et on avait besoin de main d’œuvre pour y réussir. C’est ainsi que des immigrants, étant désespérés de trouver n’importe quel travail et étant parfois sans diplôme furent embauchés et logés dans des chantiers de reconstructions, vivant dans des qualités déplorables.

Travailleur immigré travaillant sans aucune sécurité.

Grâce aux 30 glorieuses, il y eu beaucoup de construction de logements et de routes. Les secteurs de l’automobile et de l’aéronomie furent aussi en plein essor. Les immigrés sont les premiers à être employés dans ces secteurs, car ces métiers étaient des métiers très éprouvant et répétitifs que les français n’avaient pas envie de faire. Trois cent mille algériens viennent travailler en France sur ces champs de construction mais ils ne furent pas les bienvenus. Après la guerre d’Algérie, les préjugés étaient encore très présents et les français n’acceptaient pas encore de voir des Algériens travailler sur le sol français. Le contrôle entre les vagues d’immigrations algériennes-françaises étaient extrêmement contrôlées au contraire des immigrés venant de Portugal, ou d’Espagne.

Au début des années 60, la France compte plus de 48 millions d’habitants, dont 3,5 millions d’immigrés, venus principalement pour le travail.

 

LES CONDITIONS DE VIE DES IMMIGRES

Habitants d’un bidonville et allant chercher de l’eau dans un puit en plein hiver.

Des familles entières de parfois plus de dix personnes vivaient ensembles dans ces petits baraquements, des bidonvilles. Ils vivaient en côtoyant la boue, la pluie, le manque de ressource et d’hygiène. Les autorités françaises ne recevaient aucun ordre concernant l’aide qu’ils devraient leur apporter, et étaient impuissant face à toute cette misère. Pendant l’hiver, de la glace se formait sur les murs de l’habitation et il fallait que tous les membres de la famille dorment les uns sur les autres pour essayer de garder de la chaleur. Certains quartiers et villes possédaient une concentration d’immigrés plus importante que les autres, Villeurbanne, St-Denis et Marseille étaient alors des « départements français d’Algérie » et les personnes y vivant étaient appelées les « français musulmans d’Algérie ».

 

LA DECOLONISATION ET LA GUERRE D’ALGERIE ET LEUR IMPACT SUR LES IMMIGRES

Tandis que la France semblait être repartie pour de bon, un élément perturbateur vient s’ajouter à l’équation finale. En effet, certaines colonies désiraient obtenir leurs indépendances, c’est un mouvement de décolonisation qui démarre. Des soldats immigrés ayant combattus durant la Seconde Guerre Mondiale voient leur pays se faire attaquer par la même armée.

« J’ai combattu pour la France, mais après c’est elle qui m’a combattue. »

L’armée française recrute de nouveau pour sauver ses colonies et les garder. L’Indochine finira par obtenir son indépendance le 1er Août 1954, à la suite de 8 ans de guerre.

Ce phénomène ne touche pas que l’Indochine, mais aussi un pays du Moyen-Orient, l’Algérie. L’Algérie demande à la France de respecter son droit d’indépendance. Les immigrés algériens organisent des manifestations dans la métropole, l’état est en guerre avec ses immigrés sur le sol français. Comme dit précédemment, la part de la population algérienne dans les immigrés était beaucoup plus importante que n’importe qu’elle autre nationalité : les algériens représentaient plus de deux tiers des immigrés dès 1954.

Cette guerre sur le sol français se caractérise par un fichage permanent des algériens qui se voyaient aussi recevoir des cartes spéciales. Sur le terrain de la guerre, en Algérie, les soldats français torturent, séquestrent, et ne respectent pas les droits de l’homme des algériens, qui sont maltraités. Au lieu de refréner les Algériens à vouloir leur indépendance, l’horreur et le frisson national provoqué par ses actes ne fait que renforcer le désir d’indépendance des Algériens. Une centaine de mort, certains dans la Seine.

Arrestation de manifestants durant la manifestation contre le couvre-feu de 1962.

L’Algérie obtient finalement son indépendance en 1962, après le scandale de la manifestation du 17 octobre 1961. Ce jour-là, les immigrés algériens manifestaient contre le couvre-feu qui leur était imposé. La police française intervint dans la manifestation et tua, blessa, des dizaines personnes au hasard dans la foule. Ce massacre provoqua une montée de l’envie d’indépendance en Algérie, qui accéléra donc son mouvement de protestation. La France revint perdante, rapatriant tous les français habitant en Algérie en France. Plus d’1 million de personnes quittèrent l’Algérie en 1962. Ces personnes souffrirent d’un gros déclassement social, en quittant l’Algérie, elles laissèrent tous leurs biens derrières derrière elles. Elles firent de leur mieux pour essayer de s’adapter à la société française, en commençant par essayer de parler le français avec un accent le plus français possible. Ces familles obtinrent la nationalité.

 

UNE MULTICULTURALISATION

La jeunesse française se mélange et se rassemble sous le partage de mêmes goûts. Une certaine culture et partagées et les différentes nationalités apprennent à se connaître, ce qui donne lieu à énormément de mariages mixtes. L’école permet aux enfants d’immigrés de s’intégrer plus facilement et les jeunes peuvent espérer à une ascension sociale. Les enfants issus de ces mariages mixtes deviennent des icônes de la mixité de la France et offrent un modèle pour les jeunes immigrés ne trouvant pas encore leur place dans le pays. Par exemple, dans le sport, plus de la moitié des athlètes étaient des fils ou filles d’immigrés.

Dans les années 60, le capitaine de l’équipe de France était d’origine polonaise. Pas seulement dans le sport, mais l’industrie de la mode connaît aussi cette bouffée d’air frais avec l’arrivée de couturiers italiens talentueux. En 1965, la plupart des familles immigrées ont un désir d’intégration et font de leur mieux pour devenir français.

 

MAIS TOUS LES PROBLEMES NE SONT PAS RESOLUS POUR AUTANT

Bidonville.

En effet, les bidonvilles sont toujours remplis avec des familles vivant dans la misère. Certains bidonvilles se font remplacer par des immeubles, et certaines familles se font expulser de leur habitation. Certaines familles portugaises et espagnoles commencent à rentrer dans leur pays d’origine, mais la plupart des familles algériennes restent. Au niveau de l’emploi, les immigrés européens sont favorisés au niveau de l’emploi et ont plus facilement des papiers valables que les algériens. Les immigrés algériens n’avaient pas comme projet de rentrer dans leur pays d’origine, mais ils étaient considérés comme une simple main-d’œuvre qui repartirait après que l’ont ait utilisée. L’amertume de la guerre d’Algérie ne s’est pas encore dissipée.

 

MAI 1968 ET SON EFFET SUR LES IMMIGRES

Première d’un journal de Mai 1968.

Les manifestations antiautoritaires de mai-juin 1968 sont considérées comme les plus importantes du 20e siècle. Durant ces deux mois, des foules d’étudiants défilent dans les rues de la France entière en exprimant leur désir de non autorité : « Il est interdit d’interdire ! ». Les immigrés ne prennent pas le risque de prendre part à ces manifestations, ils savent bien qu’ils risqueraient de perdre leur travail. Plus tard, lors des manifestations pour les conditions de travail, 9 millions de salariés, dont des immigrés cette fois firent grève. Ces manifestations apparaissent aujourd’hui comme une rupture de la société française avec les anciennes institutions traditionnelles.

Affiches montrant la solidarité des immigrés et des résidents.
Loi française contre le racisme du 1er  juillet 1972.

A partir de 1970, les immigrés algériens organisent une grève des usines Penarroya, c’est leur mai 1968 à eux. Ils commencent à s’exprimer à propos de leurs conditions de vie et de travail et leurs paroles sont relayées à travers les médias. Pour la première fois, les conditions de travail des immigrés sont visibles à tous les français. Pour la première fois, les immigrés ne sont plus des étrangers, mais des compagnons. La France développe une volonté commune de permettre à ces camarades de s’intégrer dans le pays.

Le 1er juillet 1972, la loi Pleven contre le racisme est votée à l’unanimité. Elle permet de condamner le racisme comme un délit, et non plus comme une simple opinion.

 

MAIS LA SITUATION NE S’EST PAS APAISEE POUR AUTANT

En effet, en 1973 en l’espace d’une année, 53 algériens se font assassiner, par des lynchages, des attaques à la bombe ou même des tirs à l’arme à feu dans des foules. A Marseille, certaines cités contenant une très forte densité d’algériens et de gitans sont barricadés et enfermés par des hauts murs « de la honte » et des fils barbelés. C’est la France qui se divise à nouveau. Une nouvelle extrême droite apparaît et veut recréer en France les inégalités raciales des colonies, elle ne supporte pas que les algériens se fassent entendre.

 

 

 

 

Pour écrire cet article nous nous sommes aidé des sources suivantes : Presse / radio / TV / site d’information

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