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L’affaire des couveuses koweïtiennes, l’une des premières fake news?Le scandale orchestré comme arme politique
Cette publication est une ressource concernant les recherches sur le thème lié Numérique, fake news, modèle économique... L’éternelle crise du journalisme ? - Chose publique 2018
Le 14 octobre 1990, une femme se présentant comme « infirmière » témoigne devant le Congrès des États-Unis, à propos d’une supposée attaque des forces militaires irakiennes, dans un hôpital au Koweït. Celles-ci auraient tiré plusieurs bébés de couveuses, puis les auraient laissés mourir sur le sol.
Le scandale créée de toute pièce par le gouvernement américain, a vite été diffusé sur les télévisions du monde entier, pour que l’influence de celui-ci se mondialise. Le but premier était de montrer que l’Irak, et plus précisément le dirigeant actuel Saddam Hussein était l’incarnation du mal pour justifier la guerre du Golfe, qui est présentée comme une nécessité par les États-Unis à l’époque. Grâce à cette fausse nouvelle l’avis mondial avait vite tranché et reconnu, comme le souhaitait le gouvernement américain, Hussein comme le mal.
Cette « fake news » a été orchestré par la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington, Nayirah Al-Sabah, jouant le rôle de « l’infirmière Nayirah ». Chargée de parler devant le Congrès les larmes aux yeux, d’une scène horrible se déroulant sous ses yeux: des militaires irakiens enlevant des bébés prématurés de leurs couveuses pour les laisser mourir ensuite.
Les sénateurs et représentants sont alors très touchés, la mascarade a donc fonctionné. Le verdict est unanime, Hussein et son armée sont des monstres.
La fausse nouvelle est aussi un succès, grâce à Lauri Fitz-Pegado, qui convainquit les députés que si l’infirmière n’a pas révélé sa véritable identité, c’était pour sa sécurité. Et aussi grâce au gouvernement américain qui verse une somme de 14 millions de dollars à la compagnie l’Agence de l’Information, qui aide à médiatiser positivement l’idée de guerre du Golfe.
Ce mensonge est alors l’un des arguments décisifs pour justifier la guerre contre le dictateur irakien.
Le canular n’est pourtant découvert que 22 ans plus tard.
À travers cette histoire est d’autres encore, l’opinion publique est de plus en plus confrontée à des « fake news », minutieusement organisées par telles ou telles institutions, afin de l’influencer politiquement.
Pourtant à cette époque le Web n’existait pas encore, alors que c’est un élément important à la propagation de la « fake news », ce qui démontre que le procédé existait déjà, et qu’il était tout autant efficace.
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