Graines de Lecteurs – écrits d’élèves – avec Fred Paronuzzi – Ecole Hilaire Dunand – Mme Caravalho

Ceci est une publication publiée par l'équipe des médiations

Projet : Graines de lecteurs


Mme Caravalho de l’Ecole Hilaire Dunand vous invite à découvrir la petite histoire de ses élèves de CM1/CM2. Les élèves ont lu les livres de Fred Paronuzzi et se sont inspiré de son univers. Ils nous ont également envoyé de très beaux dessins!

Bonne lecture!

Fathi

Il s’appelle Fathi, il a 16 ans. Et son nom signifie « victorieux ». Depuis qu’il est haut comme trois pommes, il rêve de devenir footballeur professionnel. Mais voilà, Fathi vit à Povreroche,  un village reculé d’Afrique et ses parents sont pauvres, très pauvres.

Un dimanche comme les autres, Fathi s’entraîne avec son père handicapé et ses amis sur la grande place du village. Soudain, le groupe d’amis entend un bruit anormal. Ils s’arrêtent et cherchent d’où provient le bruit. « Là-bas ! » Un camion surgit d’un nuage de poussière. Ils sont étonnés car cela n’arrivait pas très souvent. Le véhicule s’arrête juste devant eux. Trois personnes descendent. Deux femmes et un homme. La première est brune aux yeux clairs. Elle est grande et jeune. Elle porte un t-shirt blanc aux manches courtes, un chapeau et des baskets de la même couleur ainsi qu’un pantalon rouge pâle. L’homme est plus âgé mais il est grand et assez musclé. Il a une barbe brune et sa peau est mate. Comme sa collègue, il porte un t-shirt et des baskets blanches ainsi qu’un short et une casquette noirs. La dernière est tout aussi grande que lui. Elle est noire mais ses cheveux sont longs et dorés. Elle est en tenue de sport comme ceux que Fathi a vu sur les grands joueurs de football. Tous les trois ont des lunettes de soleil. Ils s’approchent de Fathi et de ses amis : « Bonjour, savez-vous où se trouve le chef du village ? Nous sommes une association caritative qui aide des villages en difficulté en leur offrant de la nourriture. » Aussitôt, ils les emmènent auprès du chef.

Le chef les accueille dans sa maison pendant quelques jours, le temps de distribuer à tous les villageois de la nourriture. Un matin, Fathi s’entraîne avec ses amis. La femme noire remarque le talent de l’adolescent. Or celle-ci est une recruteuse de football en Espagne. Elle s’approche du garçon et lui propose d’intégrer un centre de formation en Europe. Fathi est surpris, il n’en croit pas ses oreilles, c’est un rêve qui se réalise. Il court immédiatement en parler à ses parents. Ces derniers acceptent la proposition mais il devra encore attendre quelques semaines car il va falloir organiser son voyage.

Un mois plus tard, elle revient dans le village pour lui annoncer son départ pour l’Espagne. Il dit au revoir à ses parents et à ses amis. Son père le sert fort dans ses bras « Je suis fier de toi! Donne-toi à fond ! Je t’aime mon fils ! »

Paré pour le voyage, il monte dans la voiture et par la vitre il leur dit encore au-revoir. Après un long trajet à travers le pays, ils arrivent enfin à l’aéroport. Fathi est impressionné de voir autant de monde, autant de boutiques, d’objets qu’il ne connaît pas, toutes ces lumières, toute cette vie. Une fois avoir enregistré les bagages et vérifié ses papiers, il monte enfin dans l’avion. « Où je me mets ? » demande Fathi à la recruteuse. « Là, vers le hublot, tu pourras voir le paysage » lui dit-elle. L’avion décolle. Il ressent une sensation étrange mêlée de peur, de tristesse et de joie. A travers le hublot, il découvre des habitations, des villages, de la verdure et au bout d’un certain temps… la mer. Il écarquille les yeux car c’est tout nouveau. Son grand-père lui en avait déjà parlé mais il ne l’avait jamais vue.

Enfin, ils arrivent à Madrid. Le voyage lui a paru interminable. Il a hâte d’arriver à l’hôtel.

Le lendemain, la recruteuse le réveille à l’aube pour l’intégrer au centre de formation de football qui se trouve à plusieurs kilomètres de là. Arrivés, il découvre un grand bâtiment moderne et un stade de foot sur lequel des joueurs s’entrainent. Pendant la visite, le directeur lui montre le self, la salle de musculation, les salles de classe et enfin le dortoir. La recruteuse le conduit jusqu’à sa chambre et lui indique son lit et son placard pour qu’il range ses affaires. « Bienvenue dans ce centre de formation !  Ta classe t’attend au 2èmeétage. »

Il s’entraîne intensément pendant des mois. Jusqu’au jour où son entraîneur décide de l’intégrer à l’équipe première d’Espagne. Bien sûr il sera remplaçant dans un premier temps. Il est tellement heureux qu’il veut envoyer une lettre à ses parents pour leur annoncer la nouvelle et leur offrir un peu d’argent. Fathi continue à s’entraîner, redouble d’efforts car il ne veut pas décevoir les personnes qui lui ont fait confiance.

Le grand match approche mais il n’est que remplaçant. Le stress se ressentait dans les vestiaires. Ils entendent les supporters crier et chanter l’hymne national. Enfin, quelqu’un vient les chercher pour les emmener sur le terrain. Les adversaires entrent en même temps qu’eux. Fathi est impressionné par le stade, la foule, le bourdonnement, les sifflements, les hurlements et les encouragements. Les deux équipes se positionnent pour chanter l’hymne national. Fathi, lui, ne peut s’empêcher de penser à son pays et chante son hymne dans la tête. Le match commence. Au bout de la trentième minute, un attaquant se blesse. C’est à Fathi de le remplacer. « C’est mon moment, ma chance ! » se dit-il. Très vite, il inscrit un but. Les supporters font une ola alors que les adversaires le huent. Cinq minutes plus tard, à nouveau, un but. Dans les tribunes c’est l’euphorie. Le match est serré. Mais à la dernière minute… un nouveau but : c’est le triplé ! L’arbitre siffle la fin du match. Ses équipiers lui sautent dessus.

« Il est noir et on n’en veut pas ! » crient les tribunes adverses.

A-t-il bien entendu ? Il regarde autour de lui. Le capitaine soutient Fathi « on se moque de sa couleur de peau, tant que c’est un très bon joueur ! » De retour dans les vestiaires, ils se félicitent et décident de fêter cette victoire. Au restaurant, ils ouvrent une bouteille de champagne et trinquent. Mais, Fathi n’a pas la tête à faire la fête, il est un peu triste car ses parents ne sont pas présents pour partager sa victoire. Il a le mal du pays. D’ailleurs, il pense qu’il devrait retourner dans son pays d’origine pour intégrer l’équipe nationale et participer à la coupe d’Afrique.

 

Retrouvez l’histoire de Fathi en mini-livre à imprimer, plier et à lire chez vous!

Tome 1

Tome 2

Tome 3

Tutoriel de pliage

 

 

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