Critique : Un Monde sans rivage, H. Gaudy – 2nde 2 – Lycée Albert Camus, Firminy

Ceci est une publication publiée par l'équipe des médiations

Projet : Atelier des récits


Biographie

Gaudy Hélène © R. Monfourny

Hélène Gaudy, écrivaine Française, est née à Paris en 1979. Dotée d’une grande sensibilité artistique, grâce à son cursus scolaire à l’École des Arts Décoratifs et Appliqués, elle s’implique face à différents publics plus ou moins jeunes, pour transmettre cette culture. 

Hélène Gaudy s’intéresse à toutes formes d’art, propose des ateliers d’écriture. Elle écrit des romans et des récits adultes tel que Vues sur la mer, Plein hiver, des ouvrages collectifs comme L’Arc-inculte, Une chic fille, de la littérature jeunesse avec Atrabile. Elle a aussi publié des livres d’art tel que Matisse, l’éblouissement de la couleur ; L’Art de l’ailleurs. Actuellement, elle travaille pour la revue Inculte crée en 2004, confirmant son implication pour l’écriture «à plusieurs» et sa capacité d’échanges entre auteurs. Le partage et la communication semblent essentiels pour elle. 

Son livre, Un monde sans rivage, écrit à partir de faits réels s’étoffe d’une multitude de références historiques, auxquelles s’ajoute un style poétique et romanesque qui donne au récit une émotivité qui submerge le lecteur.

Cette artiste talentueuse, généreuse, infatigable chercheuse enrichit le lecteur de ses connaissances, en le faisant voyager.

Critique : RE-DECOUVERTE «Pôle Air» 

Le livre d’Hélène Gaudy redécouvre l’histoire d’une célèbre expédition de 1897: celle de trois ingénieurs en quête du pôle Nord, Salomon August Andrée, Nils Strindberg, Knut Fraenkel. Après un envol réussi en montgolfière, des problèmes surgissent: le ballon, soudain poreux, ingérable, s’écrase sur cette surface mouvante de congélation à ciel ouvert, le Svalbard. Ce roman concentre des faits réels, les aventures singulières d’autres personnes qui ont fait avancer les sciences, mis à rude épreuve leur santé, repousser leur limite, en restant souvent méconnues (le saut de la Tour Eiffel paraît terrifiant). 

On leur a offert quelques fleurs, des anémones, des œillets… l’humeur est excellente… Une montagne de glace surplombe une île posée sur le bleu et le blanc. Un sommet translucide, étincelant…

Le croisement entre la littérature et la photo fait sens dans ce périple,interroge l’imaginaire de chacun: le mélange des arts surprend, plaît,questionne. Les photographies mystérieuses de Nils Strinberg, véritable mise en scène de leur périple jusqu’à l’île Blanche, développées en 1930, l’auteure les interroge, réinvente ce douloureux voyage, et celui fantômatique d’Anna Charlier, l’inconsolable fiancée de Nils.

L’auteure navigue fréquemment dans l’espace et le temps, et désoriente parfois. Mais se faire «chahuter» permet de s’investir dans ce présent réinventé par l’auteure et l’étrangeté du Journal d’Andrée. Ce qui frappe, c’est la beauté de certaines phrases, très poétiques (comme le travail autour du blanc) et le récit bouleversant des personnages. Elle écrit, comme le photographe se «focaliserait» sur un objet, ciblant plus ou moins le sujet, faisant des allers-retours fréquents (parfois on s’en éloigne en faisant des références à d’autres aventuriers, parfois on est au centre de l’histoire), comme ces hommes qui marchent sans conscience de leur déroute.

 

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